La fin tragique, à 31 ans, du «poète maudit» Francis Giauque a longtemps plombé son œuvre d’un supplément de désespoir. Le spectacle musical présenté en création au CCL laisse filtrer la lumière, le rire même, dans la trajectoire du poète borderline.

«Soleil Noir», nous disent ses créateurs, est un paradoxal hymne à la vie: le personnage de Giauque y est incarné par Antoine Joly, qui tangue entre détresse et espérance, abattement et exaltation, qui chante, pleure, récite, parle et rit pour faire sortir le poète de son silence intérieur et le ramener à la surface de son œuvre. C’est une œuvre forte. Giauque, né à Prêles, est considéré comme une importante figure littéraire francophone.

Pourtant, il n’a publié de son vivant que deux minces recueils. C’est peu à peu que paraîtront d’autres poèmes, proses et lettres, grâce en particulier à Hughes Richard, son ami de toujours, grâce aussi à Georges Haldas, confident des dernières années. Plusieurs manifestations et publications ont en outre honoré, en 2005 dans l’Arc jurassien, la mémoire du poète, quarante ans après sa disparition.
Duo du Zoo salue donc, dans son spectacle musical aux confins de l’art et de la folie, un poète de notre région, mais réputé bien au-delà. Le CCL accueillera la première présentation publique de «Soleil Noir», après avoir reçu les artistes en résidence de création.   FB
Antoine Joly
Composition, voix, clarinette

Johan Treichel
Arrangements, piano

Barbora Horáková Joly
Mise en scène

Florence Aellen
Scénographie

Une coproduction CCL - Antun Fuit Hic 

www.antunfuithic.com